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Quelle solution ? “ Télépolice ”!

Sécurité

Claude Pardonche a eu le triste privilège de clôturer la tournée du braqueur. Comme ses confrères, il dispose d’un système de caméras qui enregistre tous les mouvements à l’intérieur de la librairie. “ Nous pouvons fournir les images pour l’enquête, mais si l’auteur est masqué, une identification reste difficile… ”. Quelle solution alors? Paule Jacob, elle, évoque la possibilité de sécuriser son sas d’entrée. “ Avec la caméra, je peux voir qui est là. Je peux donc contrôler les entrées et ouvrir mécaniquement la porte ”. Une solution que d’autres libraires ne pourraient adopter…

Claude Pardonche, lui, pense que le système de Télépolice pourrait apporter des réponses à cette insécurité. “ Vous avez un boîtier qui vous permet de signaler un problème directement à la Police ”. Qui peut donc intervenir…

Dans le Borinage, la zone de Police, elle, privilégie le système de Télépolice vision. Dès l’appel, la Police peut visionner ce qu’il se passe. Mais là encore, le braquage a lieu. Pourtant, selon Marcel Staelen, chef de zone, depuis la mise en place de Télépolice vision, le nombre d’agressions de commerçants a fortement diminué.

Dans le Borinage, des commerçants s’équipent de caméras en liaison avec la police

En juin 2010, la police boraine lançait une campagne de prévention ciblée vers les commerçants de la zone afin que ceux-ci se protègent contre les braquages. Une vingtaine de commerces ont depuis investi dans le système “ TéléPolice Vision ”. Dont plusieurs pharmaciens. Témoignage.

Marie-Line (nous ne publierons pas son nom ni le lieu où elle nous reçoit) a ouvert son officine voici une quinzaine d’années dans le Borinage. Même si elle n’a jamais été victime d’un braquage, elle a investi dans plusieurs systèmes de sécurité.“ Moi j’ai eu la chance jusqu’à présent de ne pas être confrontée à ce type d’agression, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de mes confrères, dit-elle. Certains ont même été braqués plusieurs fois. ”

Lesquels restent pour la plupart très marqués par ces événements traumatisants.

Pour les pharmaciens, le danger augmente sensiblement lors des rôles de garde qui débutent en soirée et se prolongent toute la nuit. “ On ne se sent pas en sécurité quand on est seule dans l’officine en pleine nuit… J’ai bien sûr un guichet de garde, mais quand même… ”

Prudente, la pharmacienne boraine ne laisse que peu d’argent en caisse, au cas où…

Bien que son magasin soit équipé d’un système d’alarme classique, pour réagir aux intrusions la nuit, Marie-Line vient d’investir dans le système TéléPolice Vision préconisé par la police boraine. Celui-ci se compose d’une caméra, avec micro, et d’un petit boîtier qui permet de déclencher l’alarme directement dans un bureau de la police boraine. Dès cet instant, la police peut voir et entendre tout se qui se passe dans le commerce grâce à la caméra. Et intervenir immédiatement si un braquage est en cours…

Un effet dissuasif

“ Ce qui m’a décidé à installer le TéléPolice Vision, poursuit la pharmacienne, c’était aussi le fait de pouvoir apposer une affiche sur ma vitrine qui avertit le client que mon officine est surveillée par des caméras. C’est sans doute un peu naïf... ”

Pas nécessairement, car le message affiché sur la vitrine d’un commerce peut être dissuasif pour les personnes mal intentionnées. C’est d’ailleurs l’un des objectifs poursuivis.

“ Oui je me sens davantage rassurée depuis que nous avons installé ce système. Mais encore faut-il être capable de bien réagir lors d’un braquage… ”

Marie-Line ne comprend pas pourquoi les voleurs s’en prennent souvent aux pharmacies alors que celles-ci sont pourtant équipées de Bancontact.

“ Je constate que le métier de pharmacien est devenu un métier à risques ”, regrette Marie-Line. Au point de craindre une agression à tout instant? “ Non mais j’y pense surtout pendant mes gardes, on voit à ce moment-là beaucoup d’inconnus… ”

Fixée au plafond (à droite), une caméra permet de suivre ce qui se passe dans l’officine.

Pour la police boraine, le système de caméra avec micro présente de précieux avantages par rapport à un système d’alarme classique relié à une simple centrale privée. “ Avec le TéléPolice Vision ”, explique la police, “ on a le son et l’image en direct.

Une fois que le commerçant a donné l’alerte, nous pouvons suivre l’agression, et réagir. Une fois le voleur parti, on peut converser immédiatement avec le commerçant. ”

  • Si la police boraine a encouragé les commerçants à s’équiper avec le TéléPolice Vision, c’est parce qu’il y avait de nombreux braquages sur la zone?

Oui le taux d’agression de commerces en 2009 était relativement élevé. Il y avait eu une recrudescence. Il fallait réagir.

  • Des chiffres ?

On a eu 17 commerces braqués en 2009, puis 15 en 2010. Fin janvier dernier, on ne comptait aucun commerce attaqué, alors qu’il y en avait eu 5 en janvier 2010.

  • Quels types de commerces ont investi dans la protection avec caméras ?

Des pharmacies (surtout), des bijouteries, librairies, et bouchers traiteurs.

Une vingtaine de commerces équipés de caméras pour les cinq communes boraines, ce n’est pas beaucoup…

Jusqu’à présent ce n’est pas énorme effectivement, mais beaucoup de commerces sont en attente d’installer ce système. Pour notre part, nous soutenons à fond ce système de protection. Il faut mettre tous les moyens dans la prévention.

  • La police a-t-elle déjà dû intervenir dans un des commerces équipés de caméras ? 

Aucune alerte en 6 mois! Nous constatons par ailleurs une chute significative des attaques à main armée sur notre zone.