Des chiffres qui seraient liés à l’application du plan d’action « Charlequint »
CHARLEROI
57% de hold-up en moins pour l’arrondissement et 63% de baisse pour la seule zone de Charleroi, diminution encore des attaques de petits commerces de 26% dans l’arrondissement et de 34% pour Charleroi, entre 2006 et 2007 : ce sont quelques-uns des chiffres fournis Vendredi par les responsables judiciaires carolorégiens qui faisaient le point sur l’application du plan d’action « Charlequint ».
Ce plan, destiné à mener une action coordonnée entre les différents corps de police dans la zone de Charleroi, dans l’arrondissement et au niveau du parquet, a été mis en place il y a 21 mois et ses responsables ont présenté vendredi des chiffres qui en font ressortir l’efficacité.
Comme l’a expliqué le Procureur du Roi de Charleroi, la mise en oeuvre du « plan Charlequint » avait été décidée après l’apparition de chiffres inquiétants touchant à la criminalité violente, sur base des comparaisons entre les premiers semestres de 2005 et de 2006 : 114% d’augmentation de vols à main armée dans les petits commerces, 63% de hausse des hold-up, par exemple, sur la seule zone de police de Charleroi. De même, les tiger-kidnapping étaient à la hausse de 33%.
D’où la naissance de ce plan, baptisé « Charlequint » parce qu’il se basait sur cinq orientations : prévention, répression, prise en charge des victimes, sanction et information.
Tant la police locale que la police fédérale ont dès lors apporté leur pierre à son fonctionnement, avec des actions supplémentaires de surveillance et de sécurisation, la prise de contacts avec des cibles potentielles et des contrôles accrus. Dans le même temps des opérations plus spécifiques étaient menées dans le domaine des stupéfiants, entre autres. Christian De Valkeneer a également évoqué les condamnations lourdes prononcées contre les auteurs de faits renvoyés en Cour d’assises, quand il s’agissait d’attaques à main armée et de tiger-kidnapping.
Le directeur judiciaire de Charleroi, Jean-Pierre Doraene, a cité les chiffres qui témoignent de l’efficacité des dispositions prises dans le cadre de ce pan « Charlequint ». L’année 2001 avait été, par exemple, une année record en matière de hold-up : 199 dans l’arrondissement, 71 à Charleroi. En 2006, on est passé à 83 pour l’arrondissement et 41 pour Charleroi. L’an dernier, ces chiffres sont respectivement retombés à 36 et 15.
Pour ce qui concerne les attaques à main armée de petits commerces, on en comptait 345 en 2006 dans l’arrondissement, ils sont tombés à 255 en 2007. Pour la zone de police de Charleroi, cette forme d’agression est passée de 211 à 139.
Les tiger-kidnapping, au nombre de douze pour l’arrondissement en 2006, ont encore été commis à deux reprises en 2007 dans l’arrondissement, et ils sont passés de quatre à zéro pour Charleroi. Dans le même temps, on note cependant, relèvent les autorités judiciaires, une augmentation de ce qu’on appelle la « petite » criminalité : il s’agit des agressions en rue et des vols dans les véhicules.
De son côté, la chef de la zone de police de Charleroi, Francine Biot, a rappelé ce que sont les effectifs dont la police locale dispose. Le cadre total est de 1060 unités, mais le cadre réellement utilisable, compte tenu des absents pour diverses raisons, est de 900 unités. L’an dernier encore, la balance entre les arrivées et les départs a été défavorable. Mme Biot a souligné que si Charleroi a la possibilité d’engager du personnel supplémentaire, les candidats font défaut.
Le bourgmestre Jean-Jacques Viseur a pour sa part estimé que le bilan présenté est satisfaisant, mais qu’il est indispensable de poursuivre l’effort entrepris. Il a voulu voir dans ces chiffres la preuve de l’intégration des divers services de police ; il a également insisté sur le fait que Charleroi avait prévu un budget de dotation à sa police basé sur un cadre de personnel complet. « Les moyens existent et ils sont budgétairement prévus mais actuellement, la police de Charleroi, c’est un quadrimoteur qui ne vole que sur trois moteurs, faute d’effectifs », a-t-il dit avant d’ajouter « On ne peut pas nous demander l’impossible en permanence ».