10/10/2009
BRUXELLES Nous avons pu nous procurer en exclusivité les chiffres des home invasions du premier semestre 2009. Ces six premiers mois de l’année, 233 faits (tentatives comprises) ont été enregistrés par la police fédérale.
C’est quasi le double du nombre de faits comptabilisés en 2008 (269 pour toute l’année). « Ce sont des chiffres qu’il faut toutefois relativiser », nuance-t-on aussitôt du côté de la police fédérale.
« En 2008, tous les faits de home invasions commis sans arme n’étaient pas enregistrés, alors qu’en 2009, ils sont intégrés dans les données », nous précise Tom De Saveur, le chef de service de la direction de la criminalité contre les biens de la police fédérale.
Le phénomène est toutefois en augmentation et attire particulièrement l’attention de la police fédérale qui y consacre un large dossier dans sa dernière revue interne. « Les home invasions augmentent et nous collaborons actuellement avec le SPF Intérieur afin de lancer des messages préventifs à la population », poursuit Tom De Saveur.
Un home invasion se distingue d’un cambriolage par le modus operandi utilisé par ses auteurs.
« Les auteurs sont souvent armés et recherchent délibérément le contact avec les victimes de qui ils exigent le code secret d’une carte bancaire, des bijoux, de l’argent caché dans la maison, etc. » précise le commissaire divisionnaire De Saveur. « Nous n’avons pas d’explication scientifique à l’augmentation de ce phénomène mais plusieurs pistes peuvent être avancées comme celle de la crise bancaire qui a conduit de nombreuses personnes à retirer de l’argent de leur compte pour le garder à domicile ».
« En général, ce sont les bijoux et l’argent que ces auteurs exigent. On constate qu’un glissement vers d’autres cibles s’opère actuellement. Les auteurs s’attaquent à des victimes moins protégées, plus vulnérables. Alors qu’avant, ils s’en prenaient à des cibles plus riches, qui disposaient de système de sécurité (alarme) plus importants. De plus en plus d’home invasions sont désormais commis chez de petits particuliers », regrette le commissaire divisionnaire.
Son service travaille actuellement sur l’image du phénomène : « Notre objectif est de l’affiner et de la compléter ».
© La Dernière Heure 2009
