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UCM bimensuel n°40 « Les libraires en deuil »

Bimensuel n° 40
23 septembre 2011

INSÉCURITÉ

Robert Campion abattu dans son magasin

Les libraires en deuil

Il était 18 h 30 quand un bandit masqué et armé est entré dans une librairie à Houdeng-Aimeries (La Louvière). Il a tiré. Robert Campion est mort. Stupeur. Tristesse. Colère aussi ! Ça devait arriver et ça arrivera encore si rien ne bouge.

Tout un quartier est consterné, toute une profession aussi. Le libraire tué était marié et père de trois enfants, unanimement apprécié. Âgé de 63 ans, il commençait à penser à une retraite bien méritée. Il s’est fait abattre pour une poignée d’euros. Son nom s’ajoute à la trop longue liste des indépendants (bijoutiers, boulangers, pharmaciens…) victimes d’une insécurité croissante.
Les braquages à main armée se multiplient dans les commerces de proximité : + 220 % en trois ans ! Il y a à la fois un glissement, car les banques ou les grandes surfaces sont très protégées, et une banalisation de la violence. Des malfaiteurs, parfois très jeunes, prennent le risque de tuer pour un butin moyen de 220 €.

Cette évolution n’est pas supportable. L’UCM et Prodipresse (association des diffuseurs de presse) réclament une table ronde sur la sécurité des magasins de proximité. Les commerçants ont, comme tout le monde, le droit d’exercer leur métier sans risquer leur vie. Robert Campion ne doit pas être mort pour rien.

Il n’y a pas de formule magique pour empêcher tout braquage, mais des mesures à prendre pour inverser la tendance. D’abord, punir sévèrement les auteurs. Ce n’est pas toujours le cas. On peut généraliser TéléPolice (système que la ville de La Louvière avait refusé) et développer des partenariats de prévention entre habitants, commerçants et policiers. Ceux-ci doivent être plus présents dans les rues et près des magasins, surtout aux heures sensibles comme la fin de journée. Les investissements de sécurité doivent être fortement encouragés, quasiment gratuits. Il faut aussi la gratuité des moyens de paiement électroniques (Bancontact…) pour limiter le cash. Enfin, les victimes d’agressions violentes et leurs familles doivent pouvoir bénéficier d’un fonds d’aide et d’une assistance psychologique.

Th. E.